Façon d’être et de faire…

Publié le par Emmanuel de Richoufftz

Je me suis gardé d’intervenir au cours de ces dernières semaines en raison du brouhaha médiatique qui couvrait le débat politique et la réflexion de fond attachée à l’élection présidentielle. Ceci ne m’a pas empêché, bien sûr, de suivre la « campagne » comme tout à chacun, impressionné par l’engouement général pour la politique, retrouvailles avec le suffrage direct, réconciliation entre le peuple et ses représentants.

Même si j’ai regretté, parfois, que les débats n’aient pas pris davantage de hauteur afin d’évoquer les grands sujets de préoccupations - l’avenir de la société française, « l’identité nationale » aujourd’hui, les nouvelles bases possibles pour une intégration réussie, l’attitude à  adopter face à la génétique et aux manipulations qui peuvent en résulter, l’effondrement de la pratique religieuse dans nos pays développés et, en parallèle,le développement des sectes et l’affrontement des religions, sans parler ni de francophonie et de politique de défense, de morale collective…- je pense que nous pouvons nous montrer satisfaits de la manière dont s’est déroulée l’élection présidentielle, preuve de notre maturité politique.
Les résultats à peine connus, les équipes formées selon une alchimie qui en a surpris plus d’un et les premières mesures en passe d’être prises donnent à penser que bien des choses ont changé en moins d’une quinzaine de jours.

Tout d’abord c’est , je crois, l’acceptation collective que les réformes sont plus que nécessaires après des années de valse hésitation et de faux fuyants justifiant l’immobilisme comme règle de gouvernance : les esprits sont prêts ! La deuxième impression qui prévaut c’est que l’action, la responsabilité et la compétence semblent avoir enfin pris le pas sur les discours et les incantations, trop souvent synonyme de non choix : nous étions dans un cul de sac économique, social, budgétaire, politique voire idéologique. Le troisième constat porte sur l’extrême soin apporté à la composition des équipes, le choix des personnalités comme les attributions et les nouveaux périmètres ministériels. Enfin c’est l’implication personnelle du chef de l’Etat, changement fondamental de ce à quoi nous avait habitué la Cinquième République. En d’autres termes le chef de l’exécutif sera en « première ligne » pour conduire le train de réformes que le pays attend : en « chef de guerre » !
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J
Un véritable régime présidentiel, ce n'est pas le Président responsable devant le Parlement mais des champs de responsabilité strictement définis pour l'un comme pour l'autre, l'impossibilité pour le Président de dissoudre le Parlement et l'impossibilté pour le Parlement de renverser le Président.On pourrait imaginer une variante  ... qui n'existe nulle part : Si une définance existe entre le Président et le Parlement, les deux protagonistes retournent ensemble devant les électeurs. Autrement dit la dissolution du Parlement par le Président entraine ipso facto le démission du Président. Ou bien une motion de censure votée contre l'exécutif, c'est à dire le Président, entraine ipso facto la dissolution du Parlement. La consultation électorale s'organisant alors selon un calendrier comparable à celui que nous avons actuellement.
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P
Cher Emmanuel, j'espère que le président sera non pas un "chef de guerre", mais un "chef de combat". Ce serait plus rassurant pour le climat politique. Plus sérieusement, il est parfaitement exact que le style d'action est différent... de la 5e République. Celle-ci reposait sur un régime parlementaire équilibré avec une dose de présidentialisme instillée par le suffrage universel. A présent il faudra éclaircir certains aspects importants du fonctionnement démocratique : si le président a le pouvoir de dissoudre le parlement, il faut aussi qu'il ait une forme de responsabilité devant celui-ci, et pas seulement à travers son premier ministre. Il faut aussi sortir du bicéphalisme de l'exécutif, qui nous a valu bien des plaisanteries de nos partenaires lors des phases de cohabitation. Ségolène et Bayrou voulaient aller vers un régime plus parlementaire. Sarkozy ne s'est pas prononcé pour un changement des institutions mais leur imprime d'emblée un tournant présidentiel. Il faudra aller au bout de la logique, au risque d'avoir une pratique en décalage par rapport aux institutions. Avec une majorité confortable, rien ne l'empêche de le tenter.
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