Service civil?

Publié le par E.M

En raison des nombreux courriels que les uns et les autres m’ont adressé au sujet de ma vision sur un pseudo « service civil » et les réactions suscitées à la suite de mes propos parus dans le quotidien « Le Monde », il m’apparaît important que je puisse vous décrire dans le détail ma façon de concevoir ce que pourrait être un « service civil ».
Il va de soi que les différentes pistes que je serai amené à ouvrir dans les jours qui viennent ne sont pas nécessairement originales-je le confesse à l’intention des éternels pourfendeurs d’idées d’où qu’elles viennent !- mais sont destinées à répondre à une prise de conscience quasi générale « qu’il faut faire quelque chose » tout en tenant compte des réalités- et non de virtualités bien confortables pour l’esprit !-, ainsi que de la modeste expérience de terrain qui fut la mienne durant toutes ces années.
Merci par avance de me donner vos avis et faire les commentaires que vous jugerez utiles mais, de grâce, ne perdons pas de vue que c’est bien l’intérêt général qui doit guider notre démarche avec la hauteur de vue qui convienne à un tel débat.
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Evolutionary components of activity.
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B
commentaire du 24 mai 2006 de B.Ribiollet<br /> 6 ième paragraphe -première ligne lire "ait" au lieu de "est."
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R
le service civil....... que d'encre qui coule sur le sujet.<br /> Le gouvernement actuel semble vouloir mettre en place un service civil volontaire. Le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative vient de créer le volontariat associatif, le ministère de l'Intérieur dans son projet de loi sur la prévention de la délinquance évoque un volontariat citoyen. <br /> Or, il existe déjà le volontariat de solidarité international, le service volontaire européen et toutes les différentes formes de services énumérés dans le code du service national ( volontariat pour l'insertion dit "défense deuxième chance";  le service défense, prévention, sécurité; le volontariat de cohésion sociale ...etc...) sans omettre les cadets de la République option police nationale que certains voudraient classer comme service civil. Je stoppe là cette énumération à la Prévert.<br /> Par ailleurs, de nombreux rapports émanant de forces poliques diverses et instituts de réflexion variés  s'accordent depuis 1996 pour souligner les bienfaits liés à la mise en place d'un service civil souhaité même obligatoire par certains. Rien n'a bougé depuis.<br /> Demain, verra peut-être le jour un service civil volontaire qui ne sera qu'une couche supplémentaire ajoutée à celles déjà existantes. L'Etat se déchargera d'une partie de la jeunesse dont il ne sait que faire en souhaitant que d'autres structures réussissent à sa place moyennant encore son aide ( bonne conscience obligent ).<br /> Moi, je dis que cela suffit ! Combien les Français payent-ils pour l'école publique et les universités ? Combien les Français payent-ils pour tenter d'insérer des jeunes ? Pourquoi encore créer un "truc"?<br /> Il faut juste un homme d'Etat qui est le courage de prendre à bras le corps une réforme en profondeur de l'Education Nationale, dont le rôle n'est pas d'éduquer mais d'instruire, pour mettre en valeur toutes les filières techniques et manuelles. (Pourquoi un élève de BEP ou de CAP n'aurait-il pas droit à quelques cours de philosophie, par exemple ? ), pour 'instaurer des quotas dans les filières universitaires dont les débouchés sont voisin de zéro mais accueillent bon nombre d'étudiants ne sachant que faire (Psycho-"machin"; sciences sociales etc.....) , pour virer les professeurs qui n'enseignent plus depuis des années pour mieux payer et mettre en valeur ceux qui enseignent véritablement. Le programme est encore long mais n'est qu'un rêve car aucun homme politique ne s'attaquera au "mamouth" et à la puissance syndicale toute aussi préhistorique. Nos jeunes passent pourtant presque plus de temps à l'école qu'à la maison.<br /> Retournons sur terre et cherchons comment pourrons-nous  motiver nos jeunes pour effectuer un service civil volontaire. Je n'ai pas trouvé alors je cherche une bonne école  pour épargner à mes enfants cet hypothétique service.<br /> Mon général, votre projet est simple et obtient de meilleurs résultats que bien des dispositifs étatiques. Alliez-vous avec des entreprises et faites votre chemin. N'attendez pas une décision politique et finalement restez libre mais efficace. La publicité fera le reste et les entreprises seront où venir chercher les jeunes.<br /> Bien que plus jeune, je me permets de vous souhaiter bon vent.<br /> Bernard Ribiollet
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P
Je regrette pour Jacques Heurtault qu'il n'ait pas été admis à l'époque aux EOR. Il aurait eu une expérience encore plus passionnante que celle qu'il a vécue et son emploi comme cadre appelé l'aurait placé à un niveau de responsabilité correspondant mieux à son niveau d'études. <br /> Comme beaucoup de jeunes aspirants, j'ai eu le privilège de me voir confier un peloton de 23 appelés, deux sous-officiers d'active et sept véhicules dont trois blindés, une vraie petite entreprise - et une véritable expérience de chef d'entreprise, de formateur, d'éducateur et... d'assistante sociale !<br /> Une expérience unique enrichie par trois décennies d'expériences diverses dans la réserve, inégalement intéressantes mais qui m'ont également permis d'assumer pleinement ma contribution de citoyen à la défense.<br /> Voilà où je veux en venir : le général de Richoufftz parle régulièrement de la participation des cadres de réserve à son expérience "105 permis pour les jeunes". C'est là aussi un facteur d'intégration essentiel, qui n'a rien perdu de sa force aujourd'hui. <br /> C'est pourquoi je préfère parler d'un projet de "service civique" plutôt que de "service civil", n'excluant pas une composante militaire et une participation des citoyens à la sécurité et à la défense de leur pays. La nouvelle loi sur les réserves, imposée par la suspension du service militaire, a été portée successivement par la gauche et par la droite, de façon consensuelle. De "nouveaux réservistes" ont rejoint les anciens. N'oublions pas cette dimension et demain, peut-être, on reparlera aussi de la vieille idée d'une Garde nationale.<br /> PB.
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J
Un service civil ? Par opposition à un service militaire ? Autrement dit « un temps donné par le citoyen, jeune, à son pays, gratuitement ou presque, en remerciement des efforts consentis par ses aînés pour financer son apprentissage de la vie en société ? J’y suis favorable. Très favorable, même.<br /> A cela j’ai deux expériences vécues à raconter.1. Mon service militaire (Base aérienne 124 d’Entzheim-Strasbourg, en 1973.<br /> Les circonstances ont voulues que je sois incorporé en Janvier 1973, suite à ma demande de résiliation de mon sursis. Mes études se terminaient en décembre 1972 et non en Juin. Je me suis donc retrouvé au sein d’une « classe » composée majoritairement de jeunes hommes dont le niveau d’étude était nettement plus faible que le mien (bac+5). Mieux encore (et j’insiste sur le mieux), mon voisin de lit immédiat, dans ma chambrée, était pratiquement analphabète. Nous l’aidions à écrire à ses parents …<br /> Cela m’a profondément marqué. J’en ai, aujourd’hui encore, un souvenir précis. Ce fut pour moi une formidable prise de conscience de ma situation de privilégié. Je me suis « frotté » à des camarades d’origine diverses, ouvriers dans le civil pour la plupart. Qu’en aurait-il été si j’avais été incorporé dans une « classe » d’Août ? Sûrement pas le même résultat ! Un jour, sans que personne ne nous le demande, nous prîmes la décision de nettoyer de fond en comble notre chambre de douze. Ce qui s’appelle un nettoyage « nickel » ! Un vrai de vrai … C’est ça, vite résumé, l’intégration. Ce n’est pas le mépris que me témoignait un sergent d’active, soucieux, semble-t-il, de se rehausser en voulant me rabaisser. Ce n’est pas non plus ce travail stupide que l’on me faisait faire consistant à passer des écritures comptables relatives aux entrées/sorties de gommes, de crayons, etc … à la main, faute d’avoir les moyens techniques les plus élémentaires. Là, j’ai pu voir comment on s’y prend pour gaspiller l’argent de l’Etat !<br /> Bien que candidat aux « Elèves Officiers de Réserve », je n’ai pas pu le devenir. Je n’avais pas bénéficié de la grâce de<br /> la Fatac<br /> 1ére R.A (force aérienne tactique, 1ère région aérienne). J’avais un passé de militant …<br /> 2. Mon fils a récemment fait « ses trois jours », ramenés à une très courte journée (5 ou 6 heures, au grand maximum). Un ridicule innommable. Non pas que les militaires n’y mettaient pas de bonne volonté, bien au contraire. Mais, tout simplement, avec une question simple, en fin de journée : à quoi cela peut-il bien servir ?Je poursuivrai mes réflexions sur cette question d’un service réellement militaire, obligatoire pour tous, y compris les demoiselles, d’une durée de 6 mois, exclusivement orienté sur deux objectifs : le brassage social et l’éducation au nécessaire respect de la discipline et de la hiérarchie.<br /> Mes respects, mon Général. Oh ! Pardon. Je crois que l’on doit dire « Mes devoirs, mon Général ». J’ai une excuse : pendant toute la durée de mon service je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé un seul général !
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