Aller simple...

Publié le par Le général de Richoufftz

Samedi 1er décembre après-midi, la petite ville de Senlis, à une heure de route de la capitale par l’autoroute A1, s’est transformée. Centre ville interdit aux véhicules, parkings périphériques ouverts à la hâte et affichant complet, policiers et gendarmes en nombre conséquent canalisant voitures et flot de personnes, individuels et familles se hâtant dans la froidure témoignent d’un événement particulier. Le plus frappant est le profond silence au cœur de la vielle ville.

Là, dans la cathédrale qui dresse ses vieilles pierres ocres vers un ciel immaculé, sont rassemblés des centaines d’amis et d’anonymes venus rendre un dernier hommage. Ceux qui, comme moi, ne sont pas parvenus à se frayer un passage dans l’édifice, participent, debout, à la cérémonie depuis la place. Le son nous parvient par les hauts parleurs placés le long de l’édifice. Nous sommes ainsi plus d’un millier, étreints par l’émotion et animés d’une même ferveur. Comment pourrait-il en être autrement ?

Moins d’une semaine auparavant, cette jeune femme est montée dans une rame du RER D, un dimanche matin. Elle devait rejoindre ses parents… Seule dans une des voitures, elle a été immédiatement agressée par un violeur récidiviste qui ne lui aura laissé aucune chance. Elle s’est défendue avec l’énergie du désespoir. Son meurtrier ne sera pas parvenu à ses fins mais son acharnement aura eu raison de sa vie, bien courte.

Trente quatre coup de couteaux ont fait d’elle une martyre que nous honorons, glacés par l’effroi. Dans quelle monde vivons-nous ?

Une jeune fille dont chacun s’accorde à reconnaître l’intelligence, la vivacité d’esprit comme les talents qui la prédestinaient à une brillante carrière, sans omettre un engagement fort et discret au profit des autres. Un gâchis !

Homélie de grande tenue, témoignages des frères et sœurs étranglés par le chagrin et intervention sans haine et sans vindicte, de son père : un moment de douleur partagée.
Je ne connaissais pas Anne-Lorraine mais j’ai des filles du même âge. Comme d’autres parents, nous ne nous sentons pas en sécurité : quelle confiance accorder à la justice de mon pays ?

Son père fit partie de la petite équipe en charge de l’opération « 105 permis pour 2005 », et sans lui rien n’eût pu être fait. J’imagine sa peine: condoléances et courage Philippe !


Publié dans Messages aux lecteurs

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D
Un très bel hommage et je me joins à vous pour dénoncer l'innommable. Beaucoup pour Ingrid Bétancourt et la quasi indifférence pour toutes ces victimes innocentes massacrées. Une injustice terrible et une justice absente qui laisse des détraqués s'abreuver de sang.
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C
J'arrive bien tard, mais j'ai renvoyé vers votre blog !<br /> Mes respects mon Général.
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B
MON GENERAL,<br /> J'AI LU AVEC EMOTION VOTRE COMMENTAIRE SUR CET HORRIBLE ASSASSINAT PAR UN MULTIRECIDIVISTE. OUI, JE SALUE LE COURAGE ET LA DOULEUR DE LA FAMILLE POUR CETTE VIOLENCE GRATUITE; JE VAIS CONTRARIER BEAUCOUP DE MONDE EN DISANT QUE CET ASSASSIN MERITERAIT LA PEINE DE MORT CAR N'OUBLIONS PAS QUE VA T-IL FAIRE LORSQUE IL RESSORTIRA DE PRISON DANS QUELQUES ANNEES ? D'AUTRES VICTIMES BIEN SUR ET D'AUTRES SOUFFRANCES.<br /> BONSOIR MON GENERAL<br />  <br /> MAURICE BOURRAT
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